Chroniques rebelles
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Samedi 4 juin 2005
Nouvelles de Tchétchénie. Drôle d’époque : Penser Hiroshima et Nagasaki, 60 ans après
Textes réunis par le Comité Tchétchénie. Préfaces de Andreï Babitski et Juan Goytisolo (Paris-Méditerranée). Et Drôle d’époque avec Mathilde Girard.
Article mis en ligne le 10 février 2008

par CP

Nouvelles de Tchétchénie . Textes réunis par le Comité Tchétchénie. Préfaces de Andreï Babitski et Juan Goytisolo
Drôle d’époque
Penser Hiroshima et Nagasaki, 60 ans après
Avec Mathilde Girard

Il est rare de lire des textes d’une telle force sur une situation aussi insupportable et aussi actuelle…
Nouvelles de Tchétchénie ou chroniques d’une occupation brutale et meurtrière.

Les témoignages sont là.
On ne pourra pas dire : « on ne savait pas. »
« En Tchétchénie, la peine, le malheur. On recherchait les disparus. Tous les jours, on entendait que quelqu’un avait été arrêté ou tué. Les présentateurs, à la télévision russe, déclaraient qu’un terroriste qui préparait un attentat avait été arrêté. À l’arrêt du bus près du musée, quinze personnes ont été tuées. Parmi eux des enfants. »

La propagande d’État, l’histoire officielle russe et ses médias à la botte font de toute une population des terroristes en puissance. Les femmes violées et exécutées sont des snipers, les gosses, des terroristes en devenir. Les preuves fabriquées, la torture, les « nettoyages » des militaires russes ont pour but de briser, d’exterminer. La lutte antiterroriste a bon dos. « Les Russes et leurs laquais tchétchènes n’avaient pas besoin du peuple. Ils avaient besoin du pouvoir. »
« La guerre de Tchétchénie est un territoire où le désespoir grandit sans cesse. » « Quand on meurt chaque jour, qu’on est complètement impuissant à empêcher sa propre mort et celle de ses proches, on reste otage et victime de la guerre. »

Et le silence, le silence assourdissant : «  Le monde entier se taisait. Qu’est-ce que le monde en avait à faire de la Tchétchénie ? »

La question est là. Grozny est un champ de ruines, la population civile est traquée, brutalisée, massacrée, les villages « nettoyés »… Pour le monde entier, les Tchétchènes, c’est le mal ?

Nouvelles de Tchétchénie sont des textes bouleversants, violents, fidèles à une réalité inacceptable, des nouvelles pour résister, des nouvelles pour rompre le silence.
«  Et de la vie ne restait que le nom, une trace d’araignée dans le sable, qui avait un jour ressemblé à la vie, puis que le vent avait effacée, et ne restaient que les souvenirs. Tout partait avec la vie : et les jours et l’espoir. »