Chroniques rebelles
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Samedi 3 septembre 2005
La croisade des fous. Yougoslavie, première guerre de la mondialisation
Diana Johnstone (Temps des cerises)
Article mis en ligne le 30 janvier 2008

par CP

La croisade des fous de Diana Johnstone est une dénonciation très documentée des pratiques médiatiques et, bien au-delà, du processus de globalisation, que l’auteure développe tout au long du livre.
Un processus mis en place par les Etats-Unis et les puissances occidentales — dans la foulée — avant même que l’on parle de mondialisation du capitalisme et de globalisation.

En prenant le cas du démantèlement de la Yougoslavie « cobaye », Diana Johnstone démonte les enjeux, les motivations des pouvoirs, les déclarations officielles sur la défense des droits humains et la manipulation des opinions publiques par le traitement médiatique pour, d’une part, la glorification de la guerre — une aubaine pour les complexes militaro-industriels — et, d’autre part, l’acceptation de réformes libérales nécessaires à la mise en place, dans les Balkans, de la globalisation du capitalisme.
Autrement dit de la mise en place de gouvernements dont «  la fonction […] est réduite à la création de conditions favorables à l’investissement privé. Cela est accompli par la dérégulation, la privatisation des services publics et la réduction des dépenses publiques à caractère social. » Diana Johnstone, La croisade des fous. Yougoslavie, première guerre de la mondialisation.

Il fallait donc casser un système fédéraliste et conforter l’hégémonie des Etats-Unis et, en mineur, des puissances occidentales.
Le principe de la « guerre humanitaire » dont la promotion a été largement relayée dans les médias, a banalisé le droit d’ingérence des puissances militaires occidentales au nom de la défense des droits humains, mais au mépris du droit international.
Le rôle des médias dans cette supercherie a été essentiel pour la préparation des opinions publiques. La propagation des idéologies officielles a battu son plein avec, notamment, les amalgames, la déformation des faits, l’absence de critiques et d’analyses différentes : la pensée unique à la Une !

Les idéologues du pouvoir s’exprimaient sans guère de controverse et les concepts de « guerre pour le droit », de « guerre humanitaire » et, plus tard, de « guerre antiterroriste », sont passées auprès des populations sans grandes manifestations ou, en tout cas, elles ont été ignorées, voire à dessein passées sous silence.
C’était troublant d’entendre : « Vous êtes contre la guerre ? Alors vous soutenez un dictateur ! » ou ce type de discours à la moindre critique de la guerre.

Ni les stéréotypes et les a priori véhiculés par les médias, ni les déclarations des intellectuel-le-s médiatisé-e-s, ni les actions de lobbying, ni les enjeux des grandes puissances n’étaient mis en doute.
Les alternatives ?
Pas question de les évoquer, on était dans l’urgence de ne pas penser.
« La courte guerre dite humanitaire préparait la longue guerre dite contre le terrorisme. »