Chroniques rebelles
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Anarchism In America (1)
Film de Joel Sucher et Steven Fischler
Article mis en ligne le 5 juillet 2009
dernière modification le 4 juillet 2010

par CP

Film proposé en version originale avec une traduction française

http://video.google.com/videoplay?docid=5896151564855675002

Ou

http://vodpod.com/watch/524190-anarchism-in-america

Anarchism in America (1h 13’ 45")

Edward Melvin (Barre, Vermont) :
Ici, au centre ville, deux familles anarchistes vivaient dans Harrington Avenue. C’était des anarchistes purs et durs. Ils étaient très violents et faisaient toujours des histoires. Chaque samedi soir, il y avait une fête qui se terminait généralement à coup de poings, vous voyez le genre ? Et ces types étaient redoutables avec leurs couteaux. J’avais seulement 10, 11 ans à l’époque, et je ne me rappelle plus très bien. Mais bien entendu, comme je l’ai déjà dit, les gens respectables n’avaient rien à faire avec eux.

Musique : Sex Pistols, Anarchy in the USA, sur un montage d’images d’émeutes et de politiciens.

Sénateur George Wallace :

Pourquoi notre pays est-il dans cette situation, avec de telles conditions ? Parce que élus se plient à tous les groupes anarchistes qui occupent la rue.

Sénateur Abraham Ribicoff :

Premièrement, nous devons distinguer entre le modéré et le radical, entre l’activiste et l’anarchiste. C’est essentiel. Il y a une différence entre les deux et nous devons en être conscient. L’activiste se consacre sérieusement au changement social. Il sait que ce changement sera difficile, mais il croit que celui-ci doit se faire sans violence. L’anarchiste ne prône que ruine et destruction et il brandit l’étendard de la terreur.

Sénateur Hubert Humphrey :

Les extrémistes sont des extrémistes, qu’ils soient noirs ou blancs. Et l’extrémisme accouche de l’anarchie.

Questions dans la rue.

Première personne :

Question - Qu’est-ce que l’anarchie ?

Réponse - L’anarchisme ? Oh, mon Dieu ! c’est renversé par le gouvernement ou par le peuple ? Le gouvernement ? Réellement, je ne sais pas. Je sais que c’est le bordel.

Seconde personne :

Q - Qu’est-ce que l’anarchie ?

R - L’anarchisme, c’est quand des individus font ce qu’ils veulent sans se préoccuper des autres.

Q - Qu’est-ce que ça évoque pour vous ?

R - Le chaos.

Troisième et quatrième personnes :

Q - Qu’est-ce que l’anarchisme ?

R - Je dirais que… c’est… une personne qui cherche à imposer ses points de vue aux autres.

Q - Et qu’en pensez-vous ?

R - L’anarchie… oui, je pense que je suis d’accord avec ça. C’est la vision dominante d’une personne sur tous les autres.

Q - Connaissez-vous quelqu’un de connu qui soit anarchiste ?

R - Oui. L’Ayatollah Khomeini.

1980 : Réception du symposium international sur l’anarchisme à Lewis et Clarck College, Portland, Oregon. Bribes de conversations.

Première conversation :

 …un de mes amis est syndiqué à Montpellier dans le Vermont.

 Où ?

 À Montpellier.

Seconde conversation :

 J’ai été surpris de pouvoir écouter entièrement une ou deux de ces conférences…

Troisième conversation :

 Il enseigne un cours sur le Dadaïsme. Il m’a parlé de l’œuvre de Hannah Hawkin, de Raoul Houseman, un peu de John Hartfield, des fanatiques de Man Ray…

Quatrième conversation :

 Je pense qu’il faut vraiment lire beaucoup de magazines…

Entretien dans la salle de réunion de l’université pendant le symposium.

Audrey Goodfriend :

Ce qui, à l’origine, m’a attiré vers l’anarchisme. Je n’ai pas été attiré, j’ai été enrôlé. Je suis né dans une famille anarchiste et l’anarchisme était pour moi comme le lait maternel, vous voyez ce que je veux dire ? Tout le monde en parlait lorsque j’étais enfant.

1980 : Réception pour le symposium international sur l’anarchisme.

Cinquième conversation :

 Non, je ne pense pas que Marx se serait converti à mes idées. Il était bien trop autoritaire pour cela.

 Je crois qu’il était trop rigide.

 Oui, malheureusement.

Entretien durant le symposium avec Ursula K. Le Guin, romancière de science-fiction.

Ursula K. Le Guin

Je pense que, pour la plupart des gens, l’anarchisme c’est d’abord lancer des bombes. Mais ils ne savent absolument pas que c’est une idée, une philosophie politique et une philosophie morale.

1980 : Réception pour le symposium international sur l’anarchisme.

Sixième conversation :

Q - Pourquoi êtes-vous venu au symposium ? Êtes-vous anarchiste ?

 J’ai étudié toutes sortes de systèmes philosophiques et politiques, et je ne crois pas pouvoir adopter l’un d’eux. Mais je crois vraiment en la liberté individuelle. Et je pense que pour changer quelque chose, il faut d’abord changer soi-même. J’ignore si c’est cela l’anarchie.

Murray Bookchin (Vermont)

Je suppose que presque tout le monde pourrait se déclarer anarchiste si ils ou elles croient que la société peut être gérée sans État. Et par État, je ne veux pas dire l’absence de toute institution ou l’absence de toute forme d’organisation sociale. L’État se réfère vraiment à un appareil professionnel de personnes qui sont placées là pour gérer la société, pour prendre le contrôle de la société au détriment de la population. Cela inclut l’armée, les juges, les politiciens, les représentants payés pour légiférer, et un corps exécutant également placé là par la société. Les anarchistes, eux, pensent que les groupes ou les individus doivent gérer directement la société.

Musique : Jefferson Airplane, Volunteers, sur des images de manifestations de la fin des années 1960 et un extrait du film, Inciting To Riot (Inciter à l’émeute - 1969).

Commentaire dit par Joel Sucher et Steven Fischler, producteur et réalisateurs des films : Inciting To Riot et Anarchism In America.

C’est un clip de l’un de nos premiers films, Inciting To Riot. Nous l’avons réalisé en 1969, quand nous étions étudiants et membres du Transcendental Students, ou TS.

Clip ou bande-annonce du film Inciting To Riot (1969).

Q - Laissez-moi vous posez une question. J’ai entendu dire beaucoup de choses sur le TS, mais je sais que ce n’est pas une connerie doctrinaire, comme c’est le cas pour d’autres groupes radicaux. Pourriez-vous expliquer la politique de TS ?

TS - Oui, bon, comme l’année dernière nous avons débarqué dans le hall sud de l’université et nous l’avons occupé, ce qui était illégal selon l’université. Nous voulions que les gens agissent selon leurs envies. Alors les flics ont été appelés pour nous jeter dehors. Ça c’est confronter l’autorité, mais pas d’une manière brutale. C’est comme créer un espace libre pour que les gens fassent ce qu’ils désirent. Et si les flics se ramènent, on part ailleurs, c’est le style guérilla. Enfin ce genre de truc. Nous n’essayons pas de piéger les gens et de les amener à faire quoi que ce soit. Nous essayons de créer un espace où ils puissent s’éclater.

Q - C’est chouette. Je suis d’accord. Et maintenant, si vous deviez faire la distinction entre le TS et le SDS, que diriez-vous ?

TS - J’imagine que nous sommes anarchistes.

Commentaire off

Transcendental Students était notre introduction à l’anarchisme. D’abord, cela signifiait simplement rébellion, antiautoritarisme, une manière directe de confronter les faiseurs de guerre. Puis, nous sommes devenus de plus en plus actifs et notre compréhension de l’anarchisme a changé, nous avons découvert que l’anarchisme avait un passé riche et une existence marquée par le drame et les tensions.

Musique : A las barricadas, hymne anarchiste espagnol de la révolution espagnole de 1936-1939.

Commentaire off

En Espagne, durant la guerre civile de 1936, trois millions de paysans et d’ouvriers ont rejoint les organisations anarchistes de la CNT et de la FAI pour combattre le soulèvement fasciste à Barcelone. Les anarchistes espagnols ont organisé un système de production et de distribution en substituant à l’argent un système d’échange et des conseils ouvriers à la place des patrons. Les milices anarchistes sont parties au front, les soldats étaient libres d’aller et venir à leur guise. Des collectifs mettaient en place des bibliothèques, des écoles et des centres culturels, souvent dans d’anciennes églises ou des villas de riches propriétaires. Pendant trois ans, l’anarchisme a fonctionné en Espagne. C’est l’aboutissement de l’agitation et de l’organisation qui a créé des mouvements en Europe, en Russie et en Amérique latine.

Musique : Steve Miller Band, Living In the USA, sur des images de la campagne états-unienne et des villes.

Commentaire off

Il y a aussi une tradition anarchiste aux États-Unis. En fait, une théorie intéressante prétend que le tempérament américain reflète beaucoup des qualités que l’anarchisme idéalise : la méfiance envers un gouvernement centralisé, la suspicion vis-à-vis de l’autorité et la croyance dans le vieil adage "fais-le toi-même". Alors, pendant l’été de 1980, nous avons mis nos bagages dans une des créations typiquement américaine - une RV (un camping car) - et nous sommes partis à la recherche de l’anarchisme en Amérique du Nord.

Fin de la première partie du film

Anarchism In America (1)


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