Chroniques rebelles
Slogan du site
Descriptif du site
Un trop-plein d’espace d’Anne Vernet / retour de Sri Lanka
Samedi 24 avril 2010
Article mis en ligne le 25 avril 2010

par CP

Un trop-plein d’espace

d’Anne Vernet

et

Retour de Sri Lanka

Avec Émilie et Sarah

Un trop-plein d’espace d’Anne Vernet (Sulliver)

 [1]

« Adélie n’a jamais commencé. Elle n’a jamais su qu’elle était née. Naître ne suffit pas pour commencer. »

Adélie est autiste.

« Elle n’aime pas cette présence pétrie d’obligations de résultat, qu’elle sent, en réalité, douloureusement absente à elle-même. L’immédiateté de cette sensation l’étouffe. Elle résiste à cette volonté exogène qui veut, à son tour, la tirer hors d’elle. Parfois, il arrive que l’éducatrice lâche prise – le chagrin est si lourd – et reste là, simplement, comme si Adélie tout à coup la soulageait d’un poids (ou la comblait d’un vide). Adélie va-t-elle alors enfin renaître au monde accompagné ?

Mais la jeune femme se reprend, se rend à son devoir, et le monde se brise à nouveau.

Adélie connait trop bien cette sensation de présence que son frère ne rompt jamais et dans laquelle elle se reconnaît en même temps que lui pour supporter cette épouvantable interruption d’où les êtres reviennent vidés. La terreur est totale, l’exigence du refus vitale. Les objets, eux, sont entiers et le restent. Ils rassurent.

Adélie est toujours dans l’entier.
Elle ne connaît pas la césure.
 »

En deuxième partie des Chroniques :

Retour de Sri Lanka.

La république démocratique socialiste de Sri Lanka : nom officiel depuis le 22 mai 1972. Anciennement Ceylan sous colonisation britannique, l’île était connue auparavant sous le nom de Serendib et de Taprobane.

Elle se situe à une trentaine de kilomètres des côtes sud-est de l’Inde et sa population, d’environ vingt millions de personnes, présente une diversité de langues, de coutumes et de religions. Le Cinghalais, le Tamoul et l’Anglais y sont les langues couramment parlées. L’île a été influencée par des vagues successives d’immigration, sans doute liée à plusieurs colonisations : portugaise, hollandaise et britannique.

Les conséquences des colonisations ont eu un rôle dans le bouleversement des structures identitaires du pays et sur l’instrumentalisation des religions.

Nous avons reçu l’année dernière Nirmala Rajasingham, activiste pour les droits humains et militante du SDLF (Sri Lanka Democracy Forum) et Éric Paul Meyer, universitaire et spécialiste de Sri Lanka, après la fin des combats entre les forces gouvernementales sri lankaises et les combattants LTTE. Combats qui avaient pris au piège la population du Nord de l’île.

Un an après, comment vit la population et quels sont les changements survenus dans le pays ? La réunification nationale est-elle en route pour construire un futur ? Les femmes dans ce processus ?

Deux voyageuses racontent…