Chroniques rebelles
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Samedi 1er septembre 2007
Marina Petrella

Avec Linda
Théâtre :
Mentale machine
d’après un livre de Daniel Simonnet.
Création de la compagnie théâtrale l’Éolienne
Avec l’auteur et la compagnie.

Article mis en ligne le 20 décembre 2007
dernière modification le 21 décembre 2007

par CP

Marina Petrella a été arrêtée le 21 août 2007, à Argenteuil. Elle est incarcérée à la prison de femmes de Versailles et risque une procédure d’extradition à la demande du gouvernement italien.

Convoquée au commissariat le 21 août pour des formalités administratives concernant la vente d’une voiture, Marina est informée par le fonctionnaire de police qu’elle est sous le coup d’un avis de recherche. Devant son mari et sa fille de 10 ans, Marina est alors menottée et embarquée sans avoir le droit de leur adresser la parole.

« Marina Petrella est une réfugiée italienne, elle a 53 ans, elle vit en France depuis 1993 et, depuis 1998, elle est titulaire d’une carte de séjour de dix ans délivrée par la préfecture de police de Paris. » Elle travaille comme assistante sociale dans plusieurs mairies et associations de la région parisienne.

Il y a trente ans, Marina Petrella, comme tant d’autres de ses compatriotes, se révolte contre un État corrompu et va jusqu’à la lutte armée. Beaucoup de ces militants et militantes sont poursuivis par une justice d’exception et, après avoir parfois purgé des années de prison, plusieurs centaines d’entre eux se réfugient en France. François Mitterrand, alors président de la République, refuse l’extradition des Italiens et des Italiennes ayant « rompu avec la machine infernale dans laquelle ils s’étaient engagés ».

L’amnistie pour les délits commis dans les années 1960 et 1970 est refusée par l’Etat italien, mais la décision politique française est respectée par neuf gouvernements successifs — de droite comme de gauche —, se posant ainsi en principe de fait de la République française.

Le principe est bafoué une première fois le 25 août 2002, quand Paolo Persichetti est remis aux autorités italiennes. Deux ans plus tard, c’est la tentative d’extradition de Cesare Battisti. Aujourd’hui, c’est au tour de Marina Petrella d’être incarcérée et menacée d’extradition. La situation est très grave. Marina Petrella risque la réclusion à perpétuité dans son pays d’origine.

Pourquoi cet acharnement de l’État italien, trente ans et plus après les faits ? Pourquoi cet acharnement contre des militants et des militantes de gauche alors que l’extrême droite des « années de plomb » a bénéficié de la complaisance des gouvernements italiens ?

Le cas des Italiens et des Italiennes réfugié-e-s en France démontre encore une fois que la justice des États est à géométrie variable et que le « deux poids deux mesures » préside aux décisions judiciaires quand il s’agit de criminaliser le mouvement social.
Pourquoi en effet la décision de punir, trente ans après, des militants et des militantes anticapitalistes qui, pour beaucoup, ont déjà fait de la prison ? Pourquoi le choix des militants et des militantes anticapitalistes ?

La machine judiciaire contre les réfugié-e-s politiques italiens en France reprend une fois de plus son cours de mécanisme aveugle et impitoyable. Marina Petrella est la troisième personne à subir cette persécution — après Paolo Persichetti et Cesare Battisti —, la troisième à être sous la menace d’une extradition en violation du droit d’asile accordé par le gouvernement français.

CP