Chroniques rebelles
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Journée sur la liberté d’expression
Samedi 11 décembre 2010
Article mis en ligne le 12 décembre 2010

par CP

Débats en direct sur radio Libertaire et en public au CIP, avec Normand Baillargeon, universitaire, militant libertaire, auteur de nombreux ouvrages, dont Petit cours d’autodéfense intellectuelle, L’Ordre moins le pouvoir : histoire et actualité de l’anarchisme, également de l’introduction de Voltairine de Cleyre, D’espoir et de raison. Écrits d’une insoumise.

Philippe Raulin, animateur de l’émission la Philanthropie de l’ouvrier charpentier sur Radio libertaire, et de l’université populaire de Saint Denis…

Hugues Lenoir, auteur de et animateur des Chroniques syndicales de Radio Libertaire.

Le collectif de lecture et de rédaction du Monde Libertaire, Acrimed, Creuse-Citron (Journal de la creuse libertaire).

Liberté d’expression

Que signifie liberté d’expression aujourd’hui ? Si la liberté d’expression semble à beaucoup un droit inaliénable, qu’en est-il réellement ? La liberté d’opinion et d’expression se définit comme « la possibilité d’exprimer librement ses opinions sans en être inquiété par autrui ». Elle est l’une des premières libertés politiques, qualifiées de libertés fondamentales. Cela signifie donc que tout individu a le droit d’exprimer ses convictions, son opinion et même son ressenti. Elle va de pair avec la liberté d’information et la liberté de la presse.

En 1944, le Conseil national de la Résistance inscrivait dans les mesures à appliquer dès la libération du territoire : « la pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression ; la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères ».

Aujourd’hui, quelles sont les règles qui légifèrent le droit à la liberté d’expression en France, et dans les pays européens ? À partir de quel moment est-il considéré que les règles sont transgressées, que l’on est, par exemple, dans le domaine de la calomnie ou de l’incitation à la violence ?

La liberté d’expression est-elle cadrée, et par qui, dans la communauté européenne qui, on le sait, est celle des banques et des polices ? Le droit à la libre expression est-il inscrit dans la constitution en France, dans les pays européens, aux États-Unis ? Enfin est-ce une notion du droit essentiellement occidentale ? C’est autour de toutes ces questions et de leurs conséquences que nous débattrons aujourd’hui pour tenter d’y voir plus clair et de comprendre les enjeux de la liberté d’expression, ses limites et son contrôle.

D’autant que certaines lois comme la loi Gayssot brouillent les pistes et que les attaques récentes à l’encontre de certains médias laissent à penser, qu’à l’instar du système de retraites par répartition et des services publics, la liberté d’expression paraît plutôt mal barrée, si vous me passez l’expression. Alors, y a t-il une liberté d’expression à deux ou plusieurs vitesses ? Peut-on défendre la liberté d’expression quand cela arrange et la condamner quand cela n’est pas le cas ? Existe-t-il une liberté d’expression sélective ? Une liberté d’expression « convenable » et consensuelle doit-elle prévaloir sur une liberté d’expression jugée immorale ? Et surtout qui en décide ?

Chomsky dit justement que la liberté d’expression est la liberté des expressions, de toutes les expressions. Autrement dit, on défend la liberté d’expression complètement ou l’on ne la défend pas du tout. Interrogé sur ce point, il a ce commentaire : « En France… La liberté d’expression est définie de manière très restrictive. À mes yeux, la question essentielle est :
l’État a-t-il le droit de déterminer ce qu’est la vérité historique et de punir celui [ou celle] qui s’en écarte ? Le penser revient à s’accommoder d’une pratique proprement stalinienne.
 »

Critique des médias

Liberté de la presse

La presse alternative papier

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. »

(article 11 de la Déclaration française des droits humains de 1789.)

Bref, la liberté d’expression est un droit, sauf d’en abuser ! Reste à savoir qui détermine l’abus ou le droit outrepassé ?

Si depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, en mai 2007, la liberté d’expression des médias français semble restreinte, selon de nombreuses observations, il est intéressant d’analyser les pratiques du pouvoir qui exercent une pression sur les médias. Quel type de pressions : économiques, idéologiques ? Comment se fait le contrôle ? Comment l’éviter ? Quelle est la place de l’autocensure ? Enfin, y a-t-il une généralisation du phénomène d’allégeance pour faire carrière ?

Autant de questions importantes dans le contexte d’une presse fragilisée et contrôlée, de plus en plus dépendante des annonceurs, d’un pouvoir politique omniprésent et de ses réseaux. Les journaux sont rachetés par des puissances d’argent.

De plus, la France est devenue le premier pays européen en termes de perquisitions dans les rédactions, et de journalistes mis en examen ou placés en garde-à-vue.

Cela n’encourage guère le journalisme d’investigation.