Chroniques rebelles
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Philomène le Bastard
Djeca, enfants de Sarajevo
Film de Aida Begic
Article mis en ligne le 26 mars 2013

par CP

Si le film de Aida Begic [1] présente à certains moments des ellipses dans le récit et les personnages, il n’en demeure pas moins que l’atmosphère lourde de cet après guerre est retranscrit cinématographiquement de manière saisissante.

Sarajevo veut effacer les traces de la guerre civile de même que les victimes de la barbarie qui a sévi tant d’années. Un e société dans le déni qui n’a aucune compassion pour les enfants orphelins considérés comme des délinquants incapables de se réadapter.
Comment les enfants de cette guerre civile peuvent-ils alors s’en sortir, confrontés à des injustices sociales qui les nient et des institutions
qui les condamnent ?

Rahima, vingt-trois ans, tente de survivre dans cette société hostile avec son frère Nedim, adolescent de quatorze ans. Tous deux sont orphelins de la guerre de Bosnie et Rahima se bat pour garder son frère auprès d’elle. Après une période punk de révolte, elle a trouvé dans l’Islam une manière de résister et de gérer un quotidien difficile. Elle travaille dans les cuisines d’un restaurant.

La société bosniaque se reconstruit sur la base accrue des différences de classe, une société où les enfants victimes de la guerre n’ont pas leur place. La violence sociale a remplacé la violence des armes vis-à-vis de ceux et celles qui sont les preuves du siège de la ville et du cauchemar. C’est ce que vit Nedim dans son lycée où il se bagarre lorsqu’il est provoqué. Et c’est une bagarre de trop pour cet adolescent lorsque son adversaire est fils de ministre.

Si le film de Aida Begic semble prometteur par son traitement presque clinique pour certaines scènes et retranscrit le climat terne et glauque de l’après-guerre bosniaque, on reste cependant sur sa faim quant au développement des situations. L’action se limite à suivre Rahima, de dos,
toujours pressée qui finalement se perd dans un brouillard avec son frère…
Une métaphore ?


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